Pour mettre en application la philosophie du Self Pro Krav (SPK) et se donner les moyens d’y parvenir, un modus operandi SPK a été élaboré avec l’imbrication de plusieurs mécanismes qui sont : l’instinct de survie, le réflexe conditionné de survie, la simplicité d’apprentissage, le mimétisme d’apprentissage, la pédagogie d’apprentissage, la déontologie et le respect.
L’INSTINCT DE SURVIE
Une donnée innée qu’est l’instinct de conservation chez l’homme est de développer la volonté de survivre et la pratique du SPK. Les moyens d’y arriver s’articulent autour de scénarios types impliquant un conditionnement psychologique de survie. Concrètement, soit on voit l’agression et elle donc anticipée, soit on est surpris et elle est inattendue. Le désir de survie est alors matérialisé par un réflexe conditionné. La mise sous stress développe également cette priorité de survie comme par exemple l’entraînement dans le noir ou avec un bandeau ou encore le bruit d’une détonation d’armes à feu.
LE RÉFLEXE CONDITIONNÉ DE SURVIE
Ce sont les protections naturelles chez l’homme en cas de danger, du genre électricité électrostatique ou le fait de retirer sa main sans réfléchir d’une source de chaleur. Certes, ce réflexe naturel et inné s’entretient et s’amplifie par des exercices ciblés en SPK comme le fait de récupérer un objet lâché, un bâton, par exemple, par un partenaire et sans temps d’appel visuel.
LA SIMPLICITÉ D’APPRENTISSAGE
Elle se matérialise par des gestes naturels, sans difficulté technique, à mettre en œuvre dans toute acquisition défensive. Le pratiquant évite au maximum de se poser des questions et ne donne aucune intention en amont à l’agresseur durant l’entraîne- ment comme, par exemple, le niveau d’attaque d’un coup de bâton. Il lui est seulement demandé de plonger sur l’attaquant comme s’il plongeait dans une piscine sans penser à la position de ses jambes. Viendra ensuite l’aspect de la lame et de ses paramètres intrinsèques.
LE MIMÉTISME D’APPRENTISSAGE
Il se traduit par le fait que de nombreuses défenses sont similaires face à des attaques avec armes (par exemple, coups de batte ou de bâton) ou des menaces à mains nues ou avec armes (par exemple, un étranglement, une menace de couteau ou d’arme à feu de poing à la gorge). La similitude des techniques défensives simplifie et accélère l’apprentissage. Les enfants, notamment, trouvent dans le mimétisme un excel- lent moyen ludique d’apprentissage
LA PÉDAGOGIE DE L’APPRENTISSAGE
Elle s’articule autour d’un comptage et d’un éducatif dans le vide. Concrètement le pratiquant apprend la méthode par paliers. Par exemple, sur une menace couteau ou un étranglement, à l’intonation du chiffre 1 correspond un dégagement de survie, au chiffre 2 une saisie riposte simultanée, au chiffre 3 un désarmement et une mise au sol et enfin au chiffre 4, soit une fuite soit une neutralisation. Afin de mieux intérioriser ces techniques, des exercices sans partenaire sont réalisés dans le vide afin de mettre en exergue les éventuelles lacunes du schéma spatio-corporel. Ce travail personnel, en l’absence du travail plus facile d’opposition avec partenaire, génère des erreurs donc des progrès à venir par la répétition de l’exercice.
DÉONTOLOGIE ET RESPECT
Ce sont des éléments incontournables à mettre en pratique dans tout geste défensif afin de ne pas outrepasser les limites de la loi, notamment en matière de légitime défense. Un exemple pratique du SPK dans ce domaine est de ne jamais utiliser le ter- me « frapper son agresseur » mais « riposter à une attaque ». L’hypothèse est toujours de rendre compte à posteriori de ses actes face à la justice, d’où l’intérêt de posséder le maximum d’arguments en sa faveur. Parler de ripostes lors d’une agression est une présomption de légitime défense, ce qui n’est pas le cas lorsqu’on parle de frappes. Inculquer cette différence de phraséologie dans nos cours et nos formations de SPK, dès le plus jeune âge, ne peut que tirer la discipline vers une éthique.